Un autre festival : Cannes, la palme de l’inégalité de traitement public-privé
A la rentrée 2011, une deuxième classe préparatoire MPSI (mathématiques-physique-sciences de l’ingénieur) avait été ouverte au lycée international
de Valbonne (académie de Nice) et celui-ci attendait l’ouverture d’une deuxième classe de seconde année (MP), à la rentrée 2012 afin que les 75 élèves accueillis en MPSI puissent poursuivre normalement leurs études dans le cadre d’un projet, développé en coopération avec l’INRIA et qui avait reçu l’aval des diverses autorités. Finalement, le rectorat de Nice décida de geler cette ouverture en raison des difficultés de financement de ce projet.
Pourtant, le 2 mai, Laurent Wauquiez, alors ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche, autorise, dans une discrétion remarquable (ce ne fut connu sur place que le 16 mai), l’ouverture de la classe (refusée au lycée de Valbonne) au lycée privé Stanislas situé dans la même agglomération, à la demande, semble-t-il, d’élus locaux.
Ce lycée privé ne possède pourtant qu’une seule classe de MPSI de 18 élèves (qui aurait d’ailleurs déjà été probablement fermée dans le public !) : d’où pourraient venir les élèves de sa classe de MP ? Tout simplement du lycée public qui ne pourra pas les accueillir en seconde année. Tout a d’ailleurs été prévu : le nombre de places prévues correspondant bien à cette hypothèse. De plus, au nom du principe de la « priorité aux montants », le lycée de Valbonne ne pourra plus accueillir ce qu’on appelle les 5/2 (c’est-à-dire ceux qui refont une seconde année et obtiennent ainsi de meilleurs résultats aux concours), ceux-ci étant contraints d’aller dans le lycée privé qui ne manquera pas de s’enorgueillir de performances apparentes qui seront mécaniquement meilleures ! Tout a été prévu sauf une chose : le financement que le rectorat de Nice devra trouver en rançonnant lycées et collèges de l’académie !
Le SNPDEN demande la remise à plat de cette décision dans le respect de la scolarité des élèves et de la garantie de leur liberté de choisir, ici mise en cause. Il renouvelle son exigence que, dès l’instant où un euro d’argent public est dépensé pour l’Education, fut-ce par le biais du contrat de l’Etat avec un établissement privé, les mêmes règles de transparence, d’équité, de souci de l’intérêt général et du bon emploi des deniers publics soient également assurées pour tous et respectées partout.