« E-devoirs faits » : un dispositif pour toucher encore plus d’élèves…

En place depuis 2017, le dispositif gouvernemental « Aide aux devoirs » permet aux élèves qui le souhaitent de bénéficier d’une aide personnalisée gratuite pour faire leurs devoirs avant de rentrer chez eux.

Avec la crise sanitaire, cette aide se déroule en ligne sous le vocable « e-Devoirs faits ». S’appuyant sur des outils numériques pour aider, à distance, les élèves à réaliser leur travail du soir, il est expérimenté dans plusieurs académies (Normandie, Nice, Poitiers…) depuis le 1er confinement. Sur cette période, 25 000 étudiants ont pu exercer bénévolement la prise en charge d’élèves volontaires, dont 15 000 au sein d‘associations et 10 000 dans le cadre des Cordées de la réussite.

Depuis ce lundi 11 mai 2021, le Gouvernement a annoncé une triple décision concernant ce dispositif. 


  • L’ouverture du dispositif « e-Devoirs faits » aux  25 000 étudiants déjà engagés dans le dispositif (cf. communiqué du MEN)
  • La rémunération de ces étudiants à hauteur de 15,99 € de l’heure (Smic horaire : 10,25 € brut).
    • Le financement a été rendu possible grâce au 60 millions issus du reliquat des heures de soutien non effectuées en raison de la crise sanitaire, a précisé Nathalie Élimas, secrétaire d’Etat chargée de l’Éducation prioritaire.
    • Pour l’heure, les étudiants concernés sont les 25 000 jeunes répertoriés du dispositif, formés et connus des établissements. Mais l’ambition est bien de faire des émules.  « C’est un test que nous menons jusqu’à fin juin. Si ça fonctionne, nous penserons à l’étendre sur la prochaine année scolaire et peut-être offrir cette opportunité à d’autres étudiants », sans pour autant précise Nathalie Élimas « se substituer au dispositif devoirs faits ».
  • Le lancement de la plateforme « Devoirs faits, la communauté », destinée à faciliter les échanges de pratiques entre pairs autour du dispositif (en présentiel ou en distanciel) : témoignages, vidéos, fiches pratiques, exemples de livrets de coordination, de guide d’aide aux accompagnants… « Il s’agit d’une plateforme d’inspiration, de partage, alimentée par tous les partenaires de “Devoirs faits”, sur les aspects pédagogiques, organisationnels ou techniques » précise la secrétaire d’État à l’Éducation prioritaire. Une communication sera faite auprès des référents académiques « Devoirs faits ».

Si  par ces nouvelles données le gouvernement entend développer davantage le dispositif « e-devoirs faits » – tout en insistant sur la « souplesse » avec laquelle il doit se mettre en place : “choix des outils, pratiques pédagogiques, organisation sont laissés à la main des équipes pédagogiques” – c’est que pour Nathalie Élimas, celui-ci « permet de toucher d’autres élèves que ceux que l’on touche habituellement » : ceux qui sont dépendants des transports scolaires et ne peuvent rester dans leur collège après les cours pour bénéficier de devoirs faits en présentiel ; ceux qui ont un emploi du temps non compatible avec les séances « devoirs faits »… « L’attrait du numérique permet aussi d’approcher les 4e et 3e, moins utilisateurs du dispositif “Devoirs faits” classique, poursuit la secrétaire d’État. Ça peut également être moins stigmatisant pour un élève de bénéficier de ces séances à distance, plutôt que de rester au collège quand ses camarades rentrent chez eux… »

Enfin, la secrétaire d’État estime que les devoirs faits à distance peuvent créer une nouvelle relation avec les familles : « On nous a rapporté que les visios sont l’occasion d’entendre les parents, et au fil des séances les voir apparaître plus souvent, et parfois s’impliquer dans l’aide aux devoirs ».